De l’Europe occidentale à l’Océan Pacifique en Asie, le Cassenoix habite les forêts des massifs montagneux et des régions boréales. Les populations nordiques sont migratrices ne descendant loin au sud que les hivers les plus rigoureux ou lors d’invasions consécutives à de bonnes années de fructification de graines de conifères. En France, l’espèce est principalement nicheuse dans les massifs montagneux de la moitié orientale du pays, Ardennes, Vosges, Jura et Alpes avec quelques localités sporadiques connues dans le Massif Central (Morvan, Mont Mézenc). Sa présence sur le territoire du PNC est signalée tous les mois de l’année à l’exception de février. Néanmoins, ce sont surtout les oiseaux en migration postnuptiale qui se remarquent, irrégulièrement d’une année à l’autre, entre août et novembre avec une plus forte fréquence en octobre. Signalons la reprise d’un oiseau, bagué aux Pays- Bas le 07 août 1968, et contrôlé aux Faux (Mont Lozère occidental) le 29 septembre suivant, soit 800 km plus au sud après un mois et vingt-deux jours de migration. Lors de ses stationnements postnuptiaux, le Cassenoix est souvent observé se nourrissant de noisettes et l’irrégularité des haltes migratoires est sans doute liée en partie aux fluctuations interannuelles de production de ces fruits. Des données hivernales, le 06 décembre, en 2007 à Lanuéjols (Mont Lozère occidental) et le 09 janvier, en 2013 au Pont-de-Montvert, lui confèrent aussi un statut d’hivernant rare. Des données de printemps, comme en avril 2013 sur le piémont cévenol (commune de Saint-Hippolyte-du-Fort) ou cet autre individu de la sous-espèce nordique Nucifraga caryocatactes macrorhynchus au col de Rieisse (commune de Barre-des-Cévennes) en mai 1987 concernent sans doute des oiseaux lors de leur remontée prénuptiale mais d’autres observations printanières suggèrent une reproduction locale. Signalons à ce propos la nidification exceptionnelle de cette espèce en mai 1977 dans un bois de Pin noir sur le Causse Méjean (Lhéritier 1978). Sur le même Causse Méjean en 1982, deux oiseaux (commune de Fraissinet-de-Fourques) le 19 août (Brugière & Duval 1983), puis en 1987, chaque fois d’un individu seul, au début du printemps près de Cassagnes (commune de Saint-Pierre-des-Tripiers) et au-dessus de Montbrun (bordure septentrionale du Méjean) à une date estivale précoce, le 07 juillet suivant (Destre & coll. 2000), n’excluent pas une reproduction ces années-là. En mai 1999, l’espèce est signalée en Cévennes par une équipe de naturalistes britanniques. Enfin, plus récemment, plusieurs observations sur le Mont Lozère, en mars 2016 sur la commune d’Altier, en mai 2018 sur la commune de Mas- d’Orcières puis en juin 2022 au Pic Cassini et à Fraissinet-de-Lozère, auxquelles s’ajoutent la donnée estivale, plus ancienne, du 04 août, en 2012 toujours sur le Mont Lozère où trois individus avaient été vus ensemble, laissent de fortes présomptions quant à une reproduction occasionnelle, et très localisée, certaines années sur le territoire du Parc.

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Corvus caryocatactes Linnaeus, 1758 |